Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/135

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Jusques-là, ce n’est que la premiere partie du discours de M. R. Il vient à la seconde partie, page 69. Il la commence par ces mots. “Celui qui ayant enclos un terrain, s’avisa de dire, ceci est à moi, & trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, que de guerres, que de meurtres, de miseres & d’horreurs, n’eût point épargné au genre-humain, celui qui, arrachant les pieux, ou comblant le fossé eût crié à ses semblables, gardez-vous d’écouter cet imposteur : vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, & que la terre n’eût à personne !”

M. R. veut - il donc éternellement être le seul savant, avec ses systêmes d’imagination ? veut-il nous faire oublier toute notre science d’histoire & de fait & d’une histoire sacrée & toue divine, qu’il contrarie avec trop d’indécence, manque, je veux le croire, de la savoir, ce qui l’excuse jusqu’à un certain point. Positivement Dieu dit à Adam & à Eve en société, en les bénissant : Crescite & multiplicamini, & replete terram, & subjicite eam, & dominamini piscibus maris & volatilibus coeli, & universis animantibus quae moventur super terram. Dixit que Deus, ecce dedi vobis omnem herbam & universa ligna, &c. Et après le déluge, il répete tout cela à-peu-près dans les mêmes termes à Noé & à ses enfans, en les bénissant : Crescite & multiplicamini, & replète terram....Et terror vester ac tremor sit....Omnes pisces maris manui tuœ traditi funt.....Quasi olera virentia, tradidi vobis omnia, &c.

Il est étonnant après ces paroles de Dieu même, que M. R.