Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/338

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Graces au ciel ! C’est le plus grand nombre, malgré les Voltaire, les Hume, les Diderot, les d’Alembert, les Geoffroy, les Royou, & une poignée d’anonymes.

Les autres le représentent comme un sophiste ambitieux, qui pour faire du bruit*

[* En tout cas cette manie s’est emparée de lui bien tard, & l’a lâché de bonne heure ; puisqu’il ne s’est montré que treize ans en soixante-six ans de sa via.] a soutenu des opinions révoltantes dont il n’étoit pas lui-même persuadé. (Notez que M. Geoffroy se déclare du nombre de ceux-ci, puisqu’il ajoute) ; quel étoit son objet en publiant ses opinions ? l’intérêt de l’humanité ; mais ne voyoit-il pas qu’elles n’étoient propres qu’à faire briller la subtilité de sa dialectique ?

Je gagerois que ce pauvre Jean-Jaques n’a point vu cela ; que M. Geoffroy ne le voit pas non plus ; & qu’il seroit, non pas embarrassé, mais bien fâché, si une force majeure l’obligeoit à dire sans détour quel est son objet, en publiant si dogmatiquement son opinion sur la personne & les ouvrages de l’illustre Citoyen de Geneve.

Le seul de ses ouvrages, continue M. Geoffroy, où l’éloquence soit d’accord avec la raison, c’est sa lettre sur les spectacles.

Voilà ce qu’aucun de ses ennemis, n’avoit osé dire. Aussi les preuves qu’en apporte celui-ci sont-elles pour la plupart risibles : comme par exemple,

Avions -nous besoin du Contrat-Social ? Pourquoi fatiguez de maximes républicaines les peuples heureux d’une monarchie ? Est-il question d’accord & de traité, entre le pere les enfans ?

En effet, n’est-il pas clair comme le jour que puisque les