Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/360

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vous c’est lui), n’a pas dû se croire obligé de citer les passages de Jean-Jaques dont il parle ; il fait trop bien qu’il suffit de les indiquer.

Jean-Jaques dit du mal de tous les gouvernemens, à tort, & à travers.

Dire du mal à tort & à travers, c’est, Monsieur, blâmer indistinctement ce qui est blâmable, & ce qui ne l’est pas. Or comme il n’y a point de gouvernement quelqu’heureusement combiné, quelque sagement conduit qu’il soit, dans lequel il ne s’introduise des abus, il ne se glisse des vices, vous auriez dû citer les bonnes choses que Jean-Jaques a censurées ; & les gouvernemens où elles se trouvent.

On voit bien que s’il est sculpté, ce doit être dans la posture où l’on ne voit que la tête, & les mains d’un homme, dans la machine de bois élevée au milieu du marché de Londres.

Oh ! Pour le coup, Monsieur, je me tiens pour battue. Car que répondre à cette brutale atrocité, quand on ne veut pas dire quelle place mériteroit d’occuper en personne, un homme qui en assigne une pareille à la statue de J. J. Rousseau ?

Il fut accueilli à Paris avec quelque bonté : mais il se brouilla bientôt avec presque tous ceux auxquels il avoit obligation.

Vous ne donnez rien au hasard, Monsieur ? Vous connoissez tous ceux qui ont accueilli Jean-Jaques ? Vous savez au juste la valeur de tous les services qu’on lui a rendus ? Vous avez tenu régître des traits d’ingratitude qui lui ont fait perdre la bienveillance de ses protecteurs ?......J’admire tout ce que votre génie embrase de détails.