Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/500

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d’autrui ; & ce n’étoit pas une petite besogne pour la tête d’une femme. Quelque révoltée que je fusse de la maniere im..... (non, j’aurai la sagesse de supprimer cette épithete), de la maniere dont vous y parlez de Jean-Jaques ; quelque certitude que j’eusse que vos accusations contre lui ne sont que des calomnies ; ma conviction ne me paroissoit pas un bouclier propre à opposer aux traits dont vous cherchez à l’accabler, vous, vos prôneurs, tous les gens que différens intérêts vous attachent : le zele ne suffit pas à l’amitié, comme l’audace suffit à la haine ; ce n’est pas avec des raisonnemens qu’on anéantit l’allégation d’un fait : il me falloit des preuves authentiques que je n’avois pas ; il m’a donc fallu le tems de me les procurer. Graces au ciel, je les ai ! Quelque difficile que vous puissiez être en ce genre, j’espere que vous en serez content. L’empressement que j’ai de les produire, ne me fera point intervertir l’ordre que vous avez établi ; je réglerai ma marche sur la vôtre. Sans doute, je pourrois vous abandonner Jean-Jaques comme musicien ; ce n’est pas sur son incontestable savoir en musique qu’en fondée son immortelle réputation. Mais irritée de votre acharnement à dénigrer ce grand homme, je veux faire voir aux lecteurs à qui votre suffisance auroit pu en imposer, qu’il n’y a pas plus de justesse dans vos critiques, que de justice dans vos accusations. Au reste, Monsieur, comme on n’est pas obligé de rabâcher, pour répondre à quelqu’un qui rabâche, n’imaginez pas que j’entreprenne de relever les trente-sept passages de votre éternel Essai dans lesquels vous attaquez Rousseau ; je ne ferai mention que de ceux qui signifient quelque chose : je commence.