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Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/166

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au mot, vous ne m’en parlâtes plus. Je n’ai rien dit quand vous êtes resté garçon, & si, maintenant que vous voilà. marié, & que la chose est impossible, je vous en parle, c’est pour vous dire que je ne désespère point d’avoir le plaisir de vous embraser, non pas à Montmorenci, mais à Genève. Adieu, de tout mon cœur.

LETTRE À Mr. CARTIER.

À Montmorenci le 10 Juillet 1759.

Je te remercie de tout mon cœur, mon bon patriote, & de l’intérêt que tu veux bien prendre à ma santé, & des offres humaines & généreuses que cet intérêt t’engage à me faire, pour la rétablir. Crois que si la chose étoit faisable, j’accepterois ces offres avec autant & plus de plaisir de toi que de personne au monde ; mais, mon cher, on t’a mal exposé l’état de la maladie ; le mal est plus grave & moins mérité, & un vice de conformation apporté dès ma naissance, achève de le rendre absolument incurable. Tout ce qu’il y aura donc de réel dans l’effet de tes offres, c’est la reconnoissance qu’elles m’inspirent, & le plaisir de connoître & d’estimer un de mes concitoyens de plus.

Quant à ton style, il est bon & honorable pourquoi veux-tu t’excuser puisqu’il est celui de l’amitié ? Je ne peux mieux te montrer que je l’approuve qu’en m’efforçant de l’imiter,