Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/389

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humaine n’a concouru. Ceux qui nous sont portés par les mains des méchans, sont à mon gré beaucoup plus insupportables, parce que la nature ne nous fit pas pour les souffrir. Mais c’est déjà trop moraliser. Donnez-moi fréquemment, mon cher hôte, des nouvelles de la malade ; dites-lui souvent aussi combien mon cœur est navré de ses souffrances, & combien de vœux je joins aux vôtres pour sa guérison.

J’ai reçu par M. le comte de Tonnerre une lettre du lieutenant Guyenet, laquelle m’en promet une autre que j’attends pour lui faire des remercîmens. À présent le dit Thevenin est bien convaincu d’être un imposteur. M. de Tonnerre qui m’avoit positivement promis toute protection dans cette affaire, me marque qu’il lui imposera silence. Que dites - vous de cette manière de me rendre justice ? C’est comme si après qu’un homme auroit pris ma bourse, au lieu de me la faire rendre, on lui ordonneroit de ne me plus voler. En toute chose voilà comment je suis traité.

Je vous ai déjà marqué que vous pouvez m’écrire ici en droiture sous le nom de Renou ; vous pouvez continuer aussi d’employer la même adresse dont vous vous servez ; cela me paroît absolument égal.