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Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/408

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LETTRE AU MÊME.

À Bourgoin le 28 Novembre 1768.

Je ne puis pas mieux vous détromper, Monsieur, sur la réserve dont vous me soupçonnez envers vous, qu’en suivant en tout vos idées & vous en confiant l’exécution, & c’est ce que je fais, je vous jure, avec une confiance dont mon cœur est content, & dont le vôtre doit l’être. Voici une lettre pour M. le Prince de Conti où je parle comme vous le désirez, & comme je pense. Je n’ai jamais ni déliré, ni cru, que ma lettre à M. l’Ambassadeur d’Angleterre, dût, ni pût être un secret pour Son Altesse, ni pour les gens en place, mais seulement pour le public, & je vous préviens, une fois pour toutes, que quelque secret que je puisse vous demander sur quoi que ce puisse être, il ne regardera jamais M. le Prince de Conti, en qui j’ai autant & plus de confiance qu’en moi-même. Vous m’avez promis que ma lettre lui seroit remise en main propre, je suppose que ce sera par vous ; j’y compte, & je vous le demande.

Vous aurez pu voir que le projet de passer en Angleterre, qui me vint en recevant le passe-port, a été presqu’aussitôt révoqué que formé : de nouvelles lumières sur ma situation m’ont appris que je me devois de rester en France, & j’y relierai. M. Davenport m’a fait une réponse très-engageante