Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/421

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la charge, j’ai refusé, il m’a pressé : faute d’autres bonnes raisons à lui dire, je lui ai déclaré que je ne pouvois sortir de cette province, sans l’agrément de M. le Prince de Conti. Il m’a pressé de lui permettre de demander cet agrément ; je ne m’y suis pas opposé. Voilà tout.

J’apprends par le plus grand hasard du monde qu’on vient d’imprimer à Lausanne un ancien chiffon de ma façon. C’est un discours sur une question proposée en 1751, par M. de Curzay tandis qu’il étoit en Corse. Quand il fut fait, je le trouvai si mauvais que je ne voulus ni l’envoyer ni le faire imprimer. Je le remis avec tout ce que j’avois en manuscrit, à M. D. P.....u avant mon départ pour l’Angleterre. Je ne l’ai pas revu depuis, & n’y ai pas même pensé ; je ne puis me rappeler avec certitude, si ce barbouillage est ou n’est point un des manuscrits inlisibles que M. D. P....u m’envoya à Wootton pour les transcrire, & que je lui renvoyai, copie & brouillon par son ami M. de * *, chez lequel, ou durant le transport, le vol aura pu se faire ; ce qu’il y a de sûr, c’est que je n’ai aucune part à cette impression, & que si j’eusse été assez insensé pour vouloir mettre encore quelque chose sous la presse, ce n’est pas un pareil torche-cul que j’aurois choisi. J’ignore comment il est passé sous la presse : mais je crois M. D. P....u parfaitement incapable d’une pareille infidélité. En ce qui me regarde, voilà la vérité, & il m’importe que cette vérité soit connue. Je vous embrasse & vous salue, mon cher Monsieur, de tout mon cœur.