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Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/422

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LETTRE AU MÊME.

À Monquin le 4 Février 1769.

J’ai reçu ; Monsieur, vos deux dernières lettres & avec la première la rescription que vous avez eu la bonté de m’envoyer, & dont je vous remercie.

Quoi ! Monsieur, le barbouillage académique imprimé à Lausanne l’avoit aussi été à Paris !.... & c’est M. Fréron qui en est l’éditeur !.... Le temps de l’impression, le choix de la pièce, la moindre & la plus plate de tout ce que j’ai laissé en manuscrit, tout m’apprend par quelles espèces de mains, & à quelle intention cet écrit a été publié. L’édition de Lausanne, si elle existe, aura probablement été faite sur celle de Paris. Mais le silence de M. D. me fait douter de cette seconde édition, dont la nouvelle m’a été donnée d’assez loin pour qu’on ait pu confondre ; & de pareils chiffons ne sont guères de ceux qu’on imprime deux sois. Vous avez pris le vrai moyen d’aller, s’il est possible, à la source du vol par l’examen du manuscrit ; cela vaut mieux qu’une lettre imprimée qui ne seroit que faire souvenir de moi le public & mes ennemis, dont je cherche à être oublié, & sur laquelle les coupables n’iront surement pas se déclarer. Vous m’apprenez aussi qu’on a imprimé un nouveau volume de mes écrits vrais ou faux. C’est ainsi qu’on me disséque