Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/110

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La sincère amitié, de son froid étalage

A toujours dédaigné le fade et vain secours :

On n'aime point assez quand on le dit toujours.

DORANTE.

Ah ! du moins une fois heureux qui peut le dire.

LISETTE, bas. 180 Taisez-vous donc, jaseur.

ISABELLE.

J'oserais bien prédire

Que, sur le ton touchant dont vous vous exprimez.

Vous aimerez bientôt, si déjà vous n'aimez.

DORANTE.

Moi, madame ?

ISABELLE.

Oui, vous.

DORANTE.

Vous me raillez, sans doute ?

LISETTE, à part.

Oh ! ma foi, pour le coup mon homme est en déroute.

ISABELLE.

185 Je crois lire en vos yeux des symptômes d'amour.

DORANTE.

Haut, à Lisette, avec affectation.

Madame, en vérité… Pour lui faire ma cour,

Faut-il en convenir ?

LISETTE, bas.