Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/392

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une sixte mineure, l’intervalle 31, une tierce majeure, &c. les quartes & les tierces, les secondes, les quintes & les septièmes, justes, diminues ou superflues, ne coûtent pas plus à connoître ; les signes accidentels embarrassent encore moins & l’intervalle naturel étant connu, il est si facile déterminer ce même intervalle, altere par un dièse ou par un bémol, par l’un & l’autre tout-a-la-fois, ou par deux d’une même espece, que ce seroit prolonger le discours inutilement que d’entrer dans ce détail.

Appliquez ma méthode aux instrumens, les avantages en seront frappans. Il n’est question que d’apprendre à former le sept sons de la gamme naturelle, & leurs différentes octaves sur un ut fondamental, pris successivement sur les douze cordes *

[*Je dis, les douze cordes, pour n’omettre aucune des difficultés possibles, puisqu’on pourroit se contenter des sept cordes naturelles, & qu’il est rare qu’on établisse la fondamentale d’un ton sur un des cinq sons altères, excepte, peut-être, le si bémol. Il est vrai qu’on y parvient assez fréquemment par la suite de la modulation : mais alors, quoiqu’on ait change de ton, la même fondamentale subsiste toujours, & le changement est amené par des altérations particulieres.] de l’échelle ; ou plutôt, il n’est question que de savoir sur un son donne, trouver une quinte, une quarte, un tierce majeure, &c. & les octaves de tout cela, c’est-a-dire, de posséder les connoissances qui doivent être le moins ignorées des Musiciens, dans quelque système que ce soit. Après ces préliminaires si faciles à acquérir, & si propres à former l’oreille, quelques mois donnes à l’habitude de la mesure, mettent tout d’un coup l’Ecolier en état d’exécuter à livre ouvert : mais d’une exécution incomparablement plus intelligente