Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/218

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lesquelles ont par conséquent des Sons différens. De plus, dans les uns, comme le Clavecin, ces Cordes ont différentes longueurs fixes par lesquelles les Sons se varient encore : & dans les autres, comme le Violon, les Cordes, quoiqu’égales en longueur fixe, se raccourcissent ou s’alongent à volonté sous les doigts du Joueur, & ces doigts avancés ou reculés sur le manche sont alors la fonction de chevalets mobiles qui donnent à la Corde ébranlée par l’archer, autant de Sons divers que de diverses longueurs. À l’égard des rapports des Sons & de leurs Intervalles, relativement aux longueurs des Cordes & à leurs vibrations, voyez SON, INTERVALLE, CONSONNANCE.

La Corde sonore, outre le Son principal qui résulte de toute sa longueur, rend d’autres sons accessoires moins sensibles, & ces Sons semblent prouver que cette Corde ne vibre pas seulement dans toute sa longueur, mais fait vibrer aussi ses aliquotes chacune en particulier, selon la loi de leurs dimensions. À quoi je dois ajouter que cette propriété, qui sert ou doit servir de fondement à toute l’Harmonie, & que plusieurs attribuent, non à la Corde sonore, mais à l’air frappé du Son, n’est pas particuliere aux Cordes seulement, mais se trouvé dans tous les Corps sonores. (Voyez CORPS SONORE, HARMONIQUE.)

Une autre propriété non moins surprenante de la Corde sonore, & qui tient à la précédente, est que si le chevalet qui la divise n’appuie que légérement & laissé un peu de communication aux vibrations d’une partie à l’autre, alors au lieu du Son total de chaque Partie ou de l’une des deux,