Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/444

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Telle est la notion la plus claire qu’on peut tirer des Tons ou i de l’ancienne Musique, en tant qu’on les regardoit comme ne différant entr’eux que du grave à l’aigu : mais ils avoient encore d’autres différences qui les caractérisoient plus particulièrement, quant à l’expression. Elles se tiroient du genre de Poésie qu’on mettoit en Musique, de l’espece d’lnstrument qui devoit l’accompagner, du Rhythme ou de la Cadence qu’on y observoit, de l’usage où étoient certains Chants parmi certains Peuples, & d’où sont venus originairement les noms des principaux is, le Dorien, le Phrygien, le Lydien, l’Ionien, l’Eolien.

Il y avoit encore d’autres sortes de is qu’on auroit pu mieux appeller i de composition : tels étoient le i tragique destiné pour le Théâtre, le i Nomique consacré à Apollon, le Dithyrambique à Bacchus, &c. (Voyez STYLE & MÉLOPÉE.)

Dans nos anciennes Musiques, on appelloit aussi Modes, par rapport à la Mesure ou au Tems, certaines manieres de fixer la valeur relative de toutes les Notes par un signe général ; le Mode étoit à-peu-près alors ce qu’est aujourd’hui la Mesure ; il se marquoit de même après la Clef, d’abord par des cercles ou demi-cercles ponctués ou sans points suivis des chiffres 2 ou 3 différemment combinés, à quoi l’on ajouta ou subititua dans la suite des lignes perpendiculaires différentes selon le Mode, en nombre & en longueur ; & c’est de cet antique usage que nous est resté celui du C & du C barré. (Voyez PROLATION.

Il y avoir en ce sers deux sortes de Modes : le majeur,