Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/502

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ou la Lyre de Pythagore comprenoit les huit Sons exprimés par ces lettres music c’est-à-dire, deux Tétracordes disjoints.

OCTAVE, s. f. La premiere des Consonnances dans l’ordre de leur génération. L’Octave est la plus parfaite des Consonnances ; elle est, après l’Unisson, celui de tous les Accords dont le rapport est le plus simple : l’Unisson est en raison d’égalité ; c’est-à-dire, comme 1 est à 1 : l’Octave est en raison double ; c’est-à-dire, comme 1 est à 2 ; les Harmoniques des deux Sons dans l’un & dans l’autre s’accordent tous sans exception, ce qui n’a lieu dans aucun autre Intervalle. Enfin ces deux Accords ont tant de conformité qu’ils se confondent souvent dans la Mélodie, & que dans l’Harmonie même on les prend presque indifféremment l’un pour l’autre.

Cet Intervalle s’appelle Octave, parce que pour marcher diatoniquement d’un de ces termes à l’autre, il faut passer par sept Degrés, & faire entendre huit Sons différens.

Voici les propriétés qui distinguent si singuliérement l’Octave de tous les autres Intervalles.

I. L’Octave renferme entre ses bornes tous les Sons primitifs & originaux ; ainsi après avoir établi un systême ou une suite de Sons dans l’étendue d’une Octave, si l’on veut prolonger cette suite, il faut nécessairement reprendre le même ordre dans une seconde Octave par une série semblable, & de même pour une troisieme & pour une quatrième Octave, où l’on ne trouvera jamais aucun Son qui ne soit la Réplique de quelqu’un des premiers. Une telle