Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/556

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

longues, seulement dans les regles des Grammairiens, ne sont senties comme telles, ni par l’oreille des Poetes, ni dans la pratique du Peuple.

PINCE, s. m. Sorte d’agrément propre à certains Instrumens, & sur-tout au Clavecin : il se fait, en battant alternativement le Son de la Note écrite avec le Son de la Note inférieure, & observant de commencer & finir par la Note, qui porte le Pincé ; Il y a cette différence du Pincé au Tremblement ou Trill que celui-ci se bat avec la Note supérieure, & le Pincé avec la Note inférieure. Ainsi le Trill sur ut se bat sur l’ut & sur le re, & le Pincé sur le même ut, se bat sur l’ut & sur le si. Le Pincé est marqué, dans les Pieces de Couperin, avec une petite crois : sort semblable à celle avec laquelle on marque le Trill dans Musique ordinaire. Voyez les signes de l’un & de l’autre à la tête des Pieces de cet Auteur.

PINCER, v. a. C’est employer les doigts au lieu de l’Archet pour faire sonner les cordes d’un Instrument. Il y a des Instrumens à cordes qui n’ont point d’Archet, & dont, on ne joue qu’en les pinçant ; tels sont le Sistre, le Luth, la Guitare : mais on pince aussi quelquefois ceux où l’on se sert ordinairement de l’Archet, comme le Violon & le Violoncelle ; & cette maniere de jouer, presque inconnue dans la Musique Françoise, se marque dans l’Italienne par le mot Pizzicato.

PIQUÉ, adj. pris. adverbialement. Maniere de jouer en pointant les Notes & marquant sortement le Pointé.

Notes piquées ; sont des suites de Notes montant ou descendant