Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/111

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54 DU CONTRAT SOCIAL. et que chaque citoyen n’opine que d’apres lui (cz) : telle fut l’unique et sublime institution du grand Lycurgue. Que s’il y a des sociétés partielles, il en faut multiplier le nombre et en prévenir l’inégalité, comme iirent Solon, Numa, Ser- Vll1S. CCS Pl`éC3.LlIiOI`IS SOIII les SCIJICS b0I1I1€S POI.1I` QUE Ia volonté générale soit toujours éclairée, et que le peuple ne SC II`OI1’1p€ P0lI1I (I). C H A P I T R E IV DES BORNES DU POUVOIR SOUVERAIN Si l’Etat ou la cité n’est qu’une personne morale dont la vie consiste dans l’union de ses membres, et si le plus iIT1pOI`I3.I1I dc SCS S0iIlS est C€iLll de S3. pI`OpI`€ CO1’IS€I'V3.IlOl'l, il lui faut une force universelle et compulsive pour mouvoir et disposer chaque partie de la maniere la plus convenable au tout (2). Comme la nature donne at chaque homme un (a) a Vera cosa e, dit Machiavel, che alcuni divisioni nuocono alle Repu- in bliche, e alcune giovano : quelle nuocono che sono dalle sette eda parti- ¤ giaui accompagnate: quelle giovano che senza sette, senza partigiani, si' in mantengono. Non potendo adunque provedere un fondatore d’una Repub- It blica che non siano nimicizie in quella, ha da proveder almeno che non tt vi siano sette. » (Hist. Florent., lib. VII.) (Note du Contrat social, édition de 1762.) (-t) R. g¤ Lettre de la Montague. — ll n’y a de liberté possible que dans Pobservation des lois ou de la volonté générale; et il n’est pas plus dans la volonté générale de nuire a tous, que dans la volonté particuliére de nuire a soi·meme. Mais supposons cet abus de la liberté aussi naturel que l’abus de la puissance; il y aura toujours cette difference entre l’un et l‘autre, que l’abus de la liberté tourne au préjudice du peuple qui en abuse, et, le pu- nissant de son propre tort, le force a en chercher le remede : ainsi, de ce coté, le mal n’est jamais qu’une crise, il ne peut faire un Etat permanent; au lieu que l’abus de la puissance, ne tournant point au prejudice du puis- sant, mais du faible, est, par sa nature, sans mesure, sans frein, sans limites; il ne {init que par la destruction de celui qui seul en ressent le mal. Disons donc qu’il faut que le gouvernement appartienne au petit nombre, 1’inspection sur le gouvernement ia la généralité; et que si de part ou d’autre l’abus est inévitable, il vaut encore mieux qu’un peuple soit malheureux par sa faute qu’opprimé sous la main d’autrui. (2) Locxs, Gouvernement civil, chap. xvm. — L’essence et l’uuion d’une société consistant a u’avoir qu’une méme volonté et qu’un meme esprit, le •