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Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/113

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56 DU CONTRAT-SOCIALQ les lui doit sitot que le souverain les demande; mais le sou- verain, de son coté, ne peut charger les sujets d’aucune chaine inutile a la communauté (1) : il ne peut pas meme le vouloirr, car, sous la loi de raison, rien ne se fait sans cause, non plus que sous la loi de nature. Les €I`lg3gC1'I'l€I1IS HOLIS lléllt all COFPS social DC sont obligatoires que parce qu’ils sont mutuels; et leur nature est telle qu’en les remplissant on ne peut travailler pour autrui sans travailler aussi pour soi. Pourquoi la volonté générale est-elle toujours droite, et pourquoi tous veulent·ils constamment le bonheur de chacun d’eux, si ce n’est parce qu’il n’y a personne qui ne s’app1‘0pi‘i€ ce mot chacun, et i IIC SOIlg€h ll.1l—1'IléII1€ BH VOIHIII pO.l_I`lC0l1S?C€ pl`OllVC que l’égalité de droit et la notion de justice qu’elle produit dérivent de la référence ue chacun se donne et ar con- Cl s séquent de la nature de l’homme; que la volonté générale, pour étre vraiment telle, doit l,étI`€ dans son obiet ainsi que société fcmettent Pégalité, la liberté et le pouvoir qu'ils avaient dans l’état de nature entre les mains de la société, afin que l’autorité législative en dis- pose de la maniére qu’elle trouvera bon et que le bien de la société requerra, ces gens-la, néanmoins, en remettant ainsi leurs privileges naturels, n’ayant d’aut1-e intention que de pouvoir mieux conserver leurs personnes, leurs libertés, leurs propriétés (car, enfin, on ne saurait supposer que des créa- tures raisonnables changent leur condition dans l'intention d’en avoir une plus mauvaise), le pouvoir de la société ou de l’autorité législative établie par eux ne peut jamais étre suppose devoir s’étendre plus loin que le bien public ne le demande... Burmiuulqux, Principcs du droit politique. — La nature méme de Ii chose ne permet pas que l'on étende le pouvoir absolu au dela des bornes de l’utilité publique, la souveraineté absolue ne saurait donner au souve- rain plus de droit que le peuple n’en avait originairement lui-méme. Or avant la formation des sociétés civiles, personne, sans contredit, n’avait le pouvoir de faire du mal a soi·rnéme ou aux autres; donc, le pouvoir absolu ne donne pas au souverain le droit de maltraiter ses sujets. Dans l’état de nature, chacun était le maitre absolu de sa personne et de ses actions, pourvu qu’il se renfermat dans les bornes des lois naturelles. Le pouvoir absolu ne se forme que par la réunion de tous les droits des par- ticuliers dans la personne du souverain, par consequent, le pouvoir absolu du souverain est renfermé dans les memes bornes qui limitaient celui que les particuliers avaient originairement. (1) Jouamats Atsruusn, Politica, chap. VI. De lcgibus fundamentalibus Regni. — Vinculum bujus corporis et consociationis est consensus et Edes