Aller au contenu

Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/129

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

yn DU CONTRAT SOCIAL. il ne puisse faire usage sans le secours d’autrui (t). Plus ces fOI'CCS naturelles sont ITIOITCS et 3.I'lé3.l`1IlCS, plLlS lCS &‘CqLllSCS sont grandes et durables, plus aussi l’institution est solide et P3.I`f8lIZC (2) Z CI'1 SOYIC ql]C si Cl`l3.qL1C ClIOyCI`l I'1’CSI I`lCl’l, DC PCLII l`lCl'l ql]C P3.? IOLIS les 3.LlII.`CS, et QUC la fOI‘CC 3.Cql.1lSC par le tout soit égale ou supérieure a la sommes des forces naturelles de tous les individus, on peut dire que la légis- lation est au plus haut point de perfection qu’elle puisse atteindre. Le legislateur est a tous égards un homme extraordi- naire dans l’Etat. S’il doit l’étre par son genie, il ne l’est p3.S moins P3? SOI'1 emploi. Ce l'l’CSI POlI'lI magistrature, CC n’est point souveraineté. Cet emploi qui constitue la répu- blique, n’entre point dans sa constitution; c’est une fonc- tion particuliere et supérieure qui n’a rien de commun ll vainquit, et s°en retourna triomphant mourir dans les supplices. Cela n’a pas grand rapport, ce me semble, aux hommes que nous connaissons. Le Lacédémonien Pédarete se présente pour étre admis au conseil des trois cents; il est rejeté : il s'en retourne tout joyeux de ce qu’il s’est trouvé dans Sparte trois cents hommes valant mieux que lui. Je suppose cette demonstration sincere, et il y a lieu de croire qu’elle l’était: voila le citoyen. Une femme de Sparte avait cinq Els at l'armée, et attendait des nouvelles de la bataille. Un ilote arrive; elle lui en demande en tremblant: a Vos cinq Hls ont été tués. - Vil esclave, t’ai-ie demandé cela? — Nous avons gagné la victoire! » La mere court au temple, et rend grace aux dieux. Voila la citoyenne. Celui qui, dans l’ordre civil, veut conserver la primauté des sentiments de la nature ne sait ce qu’il veut. Toujours en contradiction avec lui-méme, toujours iiottant entre ses penchants et ses devoirs, il ne sera·jamais ni homme, ni citoyen; il ne sera bon ni pour lui ni pour les autres. Ce sera un de ces hommes de nos jours, un Francais, un Anglais, un bourgeois; ce ne sera rien. (1) Mourzsqurau, Esprit des lois, Preface. — L’homme, cet étre flexible, se pliant dans la société aux pensées et aux impressions des autres, est ega- lement capable de connaitre sa propre nature lorsqu’on la lui montre et d'en perdre jusqu’au sentiment lorsqu‘on la, lui dérobe. (2) Pnarou, La République, liv. VI. - Mais de quelle maniere se prendront ° les philosophes pour tracer ce plan ? lls regarderont l`état et l’Ame de chaque citoyen comme une toile qu’il faudra commencer par rendre nette, ce qui n’est point aisé; car l’on pense bien qu’il y aura cette dit'l·`erence entre eux et les Iégislateurs ordinaires qu’ils ne voudront pas s`occuper d’un Etat ou d’un individu pour lui tracer des lois, qu’ils ne l’aient recu pur et net ou qu’il ne soit devenu tel par leurs soins. l J