Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/162

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1 V L LIVRE III. — CHAP. III. to5 VCTIICIIICIII, tOI1)0I1I`S CD pI‘OpOI‘tiOI‘1 I`éCIpI`0ql1C, SC COII1bl·· nent dans le rapport le plus avantageux a l’Etat. ’CHAPITRE III DIVISION DES GOUVERNEMENTS On a vu dans le chapitre précédent pourquoi l’on dis- tiIlg.l€ les dIVEI`SCS especes Ou fOI‘I1’1CS dB gOl.1VCI`I1€I1‘1CIItS par le nombre des 1'I1€I'I1bI`€S qui ICS COI1‘1pOS€I1t; il reste it voir dans celui-ci comment se fait cette division (1). (1) Pnnox, La République, liv. VIII. - ll y a nécessairement autant de caractéres d’hom1nes que‘d’cspéces de gouvernements. Croiras-tu en effet que la forme des Etats vienne des chénes et des rockers et non pas des moeurs mémes des membres qui les composent et de la direction que cet ensemble de mmurs imprime it tout lc restc ?... Puvrox, La République, liv. VIII. — Le premier et le plus vanté des gouvernements est celui de Crete et de Lacédémone. Le second, que l'on met aussi au second rang, est Poligarchie, gouvernement suiet a un grand nombre de maux; le troisiéme, entierement opposé au second et moins es- timé, est la démocratie. Vient eniin la tyrannie, qui ne ressemble ,21 aucun des autres gouvernements et qui est la plus grande maladie d’un Etat. P1..u·ou, Des Lois, liv. VIII. — La démocratie, l’oligarchie et la tyrannie, si on veut les appeler de leur vrai nom, ce ne sont point des gouverne- ments, mais des factions constituées. L’autorité n’y est point exercée de gré it gré; le pouvoir seul est volontaire, l'obéissance est touiours forcée. Amsrors, Politique, liv. lll, chap. nv. — Le gouvernement et la consti- tution étant choses identiques et le gouvernement étant Ie maltre supreme de la cité, il faut absolument que le maitre soit ou un seul individu ou une minorité, ou enfin la foule des citoyens... Quand la monarchic ou le gou- vernement d’un seul a pour obiet l’intérét général on la nomme vulgaire- ment royauté. Avec la meme condition, le gouvernement de la minorité, pourvu qu’elle ne soit pas réduite a un seul individu, c`est 1’aristocratie... Enlin quand la maiorité gouverne dans le sens de l’intéret général, le gou- Vcrncmcnt recoit comme dénomination spéciale la denomination générique de tous les gouvernements et se nomme république. Amsrors, Politique, liv. III, chap. tv. — Le souverain de la cité, c’est en tous Iieux le gouvernement. Le gouvernement est la constitution meme. Je m’explique : par exemple dans les démocraties, c’est le peuple qui est sou- verain; dans les oligarchies, au contraire, c’est la minorité composée des riches... Toutes les constitutions qui ont en vue Pintérét général sont pures parce qu’elles pratiquent rigoureusement la justice. Toutes celles qui n’onten vue que l'intéret personnel des gouvernants, viciées dans leur base, ne sont