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Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/166

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suprémes doit étre en raison inverse de celui des citoyens, il s’ensuit qu’en général le gouvernement démocratique COIlVi€I'1t aux petits Etats, l,a!`lStOCl‘8tlq.l€ aux II1édlOCI`CS, et le monarchique aux grands. Cette régle se tire immédiatement du principe. Mais comment compter la multitude de circonstances qui peuvent fournir des exceptions (1) P


gné de l'anarchie. D‘une chose aussi nécessaire que le gouvernement parmi les hommes, il faut donner les principes les plus aisés et l‘ordre qui roule le mieux tout seul. _

La seconde raison qui favorise ce gouvernement, c’est que c'est celui qui intéresse le plus A la conservation de l’l5tat les puissances qui le conduisent. Le prince qui travaille pour son Etat travaille pour ses enfants; et l'amour qu'il a pour son royaume, confondu avec celui qu'il a pour sa famille, lui devient naturel.

Bunuxaqur, Quelle est la meilleure forme de gouvernement? (Principes du droit politiques.) — Si l'on demandait quel est, entre les gouvernements, le meilleur, je répondrais que tous les bons gouvernements ne conviennent pas également à tous les peuples et qu'il faut avoir égard en cela a l’humeur et au caractére des peuples et à l’étendue des Etats.

Les grands Etats ont peine a s‘accommoder des gouvernements républicains, et une monarchie sagement limitée leur convient mieux; mais pour les Etats d’une médiocre étendue, le gouvernement qui leur est le plus avantageux c’est une` aristocratic élective, mélée de quelques réserves en faveur de la généralité du pcuple.

(t) R. Pobngynodic. — La meilleure forme de gouvernement, ou du moins la plus durable, est celle qui fait les hommes tels qu’ellc a besoin qu’ils soient.

Platon, Des Lois, liv. Ill. — On peut dire avec raison qu'il y a en quelque sorte deux espéces de constitutions politiques d’ou naissent toutes les autres : l'une est la monarchie et l’autre la démocratie. Chez les Perses la monarchie, et chez nous autres Athéniens Ia démocratie, sont portées au plus haut degré, et presque toutes les autres constitutions sont, comme ie le disais, composées et mélangées de ces deux-la. Or il est absolument nécessaire qu’ui1 gouvernement tienne de l'une et de 1’autre, si l'on veut que la liberté, les lumiéres et la concorde y régnent, ct c’est la que je voulais en venir lorsque je disais qu`un Etat ou ces trois choscs ne se rcncontrent pas ne saurait étre bien policé. Cela est impossible cn effet. Les Perses et les Athéniens se sont écartés du milieu qui leur ont procuré ces avantages en portant à l’excés les uns les droits de la monarchie, les autres l’amour de la liberté; ce milieu a été bien mieux gardé en Crete et a Lacédémone. Les Athéniens eux-memes et les Perses en étaient beaucoup moins éloignés autrefois qu'ils ne le sont aujourd’hui...

Aristote, Politique, liv. VI, chap. tr. - ...Ou la royauté n’existe que de nom sans avoir aucune réalité, ou elle repose nécessairement sur la supériorité absolue de l’individu qui regne. Ainsi la tyrannie sera le pire des gouvernements comme le plus éloigné du gouvernement parfait. En second