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Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/177

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120 DU. CONTRAT SOCIAL. préférée a Page, et l’aristocratie devint élective. Eniin la puissance II`21l'lSI1’1lS€ 3VCC les bl€I1S dl.1 péI'C 3UX €Df3HI8, rendant les families patriciennes, rendit le gouvernement ( héréditaire, et l’on vit des sénateurs de vingt ans. Il y a donc trois sortes d’aristocratie : naturelle, élec- tive, héréditaire. La premiere ne convient qu’a des peuples simples; la troisiéme est la pire de tous les gouvernements. La deuxiéme est le meilleur; c’est l’aristocratie propre- ment dite (1). Outre l’avantage de ladistinction des deux pouvoirs., elle a celui du choix de ses membres; car, dans le gouver- nement populaire, tous les citoyens naissent magistrats; mais celui—ci les borne it un petit nombre, et ils ne le devien- -nent que par élection (a) : moyen par lequel la probité, les du mot gueron (vieillard), la signification honorable qu'ils conservent de nos iours. (a) ll importe beaucoup de régler par des lois la forme de l'élection des magistrats; car, en l’abandonnant a la volonté du Prince, on ne peut éviter de tomber dans l'aristocratie héréditaire, comme il est arrivé aux répu- bliques de Venise et de Berne. Aussi la premiere est—elle, depuis longtemps, un Etat dissous ; mais la seconde se maintient par Pextréme sagesse de son sénat: c’est une exception bien honorable et bien dangereuse. (Note du Contrat social, édition de 1762.) (1) Anrsrorz, Politique, liv. VI, chap. vu. - La voie du sort pour la dé- signation des magistrats est une institution aristocratique. Le principe de l’élection, au contraire, est oligarchique... Spinoza, T ractatus politicus, chap. vm. Ds Anrsrocnnn. -— Aristocra- tiam imperium illud esse diximus quod non unus sed quidam ex multitu- dineselecti tenent quos in postcrum patricios appellavimus. Dico expresse quod quidam selecti tenent, nam bcc prxcipua est differentia inter hoc et democraticum imperium quos scil_icet in imperio aristocratico gubernandi jus a sola electione pendeat, in democratico autem maxime a iure quodam innato vel fortuna adepto (ut suc loco dicemus) atque adeo tametsi imperii alicujus integra multitudo in numero patriciorum recipiatur, modo illud jus hereditarium non sit, nec lege aliqua communi ad alios descendat, im- perium tamen aristocraticum omnino erit,quandoquidem nulli nisi expresse electi in numerum patriciorum recipiuntur. Mosrzsquxau, Esprit des Lois, liv. II, chap. ur. — Dans l’aristocratie la souveraine puissance est entre les mains d‘un certain nombre de person- nes. Ce sont elles qui font les lois et qui les font exécuter, et le reste du pcuple n’est tout au plus a leur égard que, comme dans une monarchic, les sujets sont a l’égard du monarque. — On n’y doit point donner le suffrage par sort. On n’en aurait que les in-