Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/178

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I LIVRE III. —- CHAP. V. tax lumieres, l’expérience, et toutes les autres raisons de pré- férence et d’estime publique, sont autant de nouveaux ga- I`3I'lIS ql1°0I1 SCI'& S3gCIl’1Cl'1I gOl1VCI`I1é. “ De plus, les assemblées se font plus commodément; les aifaires se discutent mieux, s’expédient avec plus d’ordre et de diligence; le crédit de l’Etat est mieux soutenu chez l’étranger par de vénérables sénateurs que par une multi- tude inconnue ou méprisée. En un mot, c’est l’ordre le meilleur et le plus naturel que les plus sages gouvernent la multitude, quand on est I . I SOI` C]lJ’llS la gO�VCI`l'1€l'OI'lI POIJF SOD PFOEI, et HOI1 pOl1lC`lC leur (1); il ne faut point multiplier en vain les ressorts, ni faire avec vingt mill_e hommes ce que cent hommes choisis ( l PCIJVCDI f3lI`C CDCOFC IHICLIX. Mais fallt I'CI`I13I`ClL1€I` que 1 l’intérét de corps commence a moins diriger ici la force I publique sur la régle de la volonté générale (2), et qu’une autre pente inévitable enleve aux lois une partie de la puis- SRHCC €XéCLl[lV€. convénients. En eifet, dans un gouvernement qui a déja établi les distinctions les plus afiligeantes, quand on serait choisi par le sort, on n’en serait pas moins odieux; c’est le noble qu’on cnvie et non pas le magistrat. Les sénateurs ne doivent point avoir le droit de remplacer ceux qui manquent dans le Senat, ricn ne serait plus capable de perpétuer les abus. A Rome, qui fut dans les premiers temps une espéce d’aristocratie, le Sénat ne les suppléait pas lui-me-ne; les sénateurs nouveaux étaient nommés par les censeurs. Plus une aristocratic approchera de la démocratie, plus elle sera parfaite et elle le deviendra moins a mesure qu’elle approchera de la monarchic. (1) Polysynodie (dernier paragraphe).y Les intérets des sociétés partie_lles ne sont pas moins séparés de ceux de 1’Etat, ni moi11s pernicicux a la répu- blique que ceux des particuliers, et ils ont méme cet inconvenient de plus qu’on se fait gloire de soutenir, a quelque prix que ce soit, lcs droits ou les prétemions du corps dont on est membrc, et que ce qu’il y a de malhon· néte a se préférer aux autres, s`évanouissant a la faveur d’une société nom- breuse dont on fait partie, a force d’etre bon sénateur, on devient enfin mauvais citoyen. C’est cc qui rend l`aristocratie la pire des souvcrainctés. Je parierais que mille gens trouveront encore ici une contradiction avec le Contrat social. Ccla prouve qu`il y a encore plus de lecteurs qui devraient apprendre a lire que d’autrcs qui devraient apprendre a étre conséquents. (2) Monrzsoutzu, Esprit des Lois, liv. VIII, chap. vt. — L’aristocratie se corrompt lorsque le pouvoir des nobles devient arbitraire... l 1