Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/189

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1 13: l DU CONTRAT SOCIAL. Pl`€SQ�€ {OI..l]O�l`S {I'OP P€{i{. Qllafld, all COI'l{l`&iI`€, 3.I`I'lVC QUE l’E{3.{ est {POP P€{l{ PO�l` SOI'! Cl`l€f, CC est {l`éS I'8I'C, il est encore mal gouverné, parce que le chef, suivant tou- jours la grandeur de ses vues, oublie les intéréts des peuples, et ne les rend pas moins malheureux par l’abus des talents qu’il a de trop qu’un chef borné par le défaut de ceux qui lui manquent ( 1 Il faudrait, pour ainsi dire, qu’un royaume s’étendit ou se resserréit it chaque régnc, selon la portée du prince; au lieu que les talents d’un sénat ayant des mesures lus fixes l’Etat eut avoir des bornes constantes et l’ad· P 1 P 1 ministration n’aller pas moins bien (2). Le plus sensible inconvenient du gouvernement d’un qu’il délégue son pouvoir a de nombreux inférieurs et, des lors, n’est·il pas tout aussi bien d'établir ce partage des l’origine que de le laisser a la volonté d’un seul individu? Il pourrait bien sembler absurde de soutenir qu’un homme qui n'a pour former son jugement que deux yeux, deux oreilles, qui n'a pour agir que deux pieds et deux mains, puisse mieux faire qu’une réunion d’individus avec des organes bien plus nombreux... . Lorsqu’une race entiere, ou meme un individu de la masse vient a briller d’une vertu tellement supérieure qu'elle surpasse la vertu de tous ` les autres citoyens ensemble, alors il est iuste que cette race soit élevée a la royauté, a la supreme puissance, et que cet individu soit pris pour roi. Mourasqurxu, Esprit des Lois, liv. XI, chap. ix. — L’embarras d’Aris· tote parait visiblement quand il traite de la monarchie... Les anciens, qui ne con naissaient pas la distribution des trois pouvoirs dans le gouvernement d’un seul, ne pouvaient se faire une idée iuste de la mo- narchie. (1) R. Polysynodie. — Si les princes regardaient les fonctions du gouvernement comme des devoirs indispensables, les plus capables s’en trouveraient les plus surcharges; leurs travaux compares a leurs forces leur paraltraient toujours excessifs zon les verrait aussi ardents a resserrer leurs Etats et leurs droits qu’ils sont avides d’étendre les uns et les autres; et le poids de la couronnc écraserait bientot la plus forte tete qui voudrait sérieusement la porter. Mais loin d’envisager leur pouvoir par ce qu’il a de pénible et d'obligatoirc, ils n’y voient que le plaisir de commander; et comme le peuple n’est it leurs yeux que l'instrument de leurs fantaisies, plus ils ont de fantaisies a contenter, plus le besoin d’usurper augmente; et plus ils sont bornés et petits d‘entendement, plus ils veulent etre grands et puissants en autorité. (2) R. Poiysynodie. — Que ferait de mieux le plus juste prince avec les meilleures intentions, sitot qu’il entreprend un travail que la nature a mis au-dessus de ses forces? ll est homme et se charge des fonctions d’un Dieu; comment peut-il cspérer de les remplir? Le sage, s’il nc peut etre