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Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/291

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234 DU CONTRAT SOCIAL. insociable (1), comme incapable d’aimer sincérement les lois, la justice, et d’immoler au besoin sa vie a son devoir. Que si q�Clq.1°LlI1, apl`<`:S aV0ll‘ I`€C0l1¤.l pJbllq.1€m€I1t CCS ITIEIIICS dogmes,seconduit comme ne les croyant pas, qu’il soit puni de mort; il a commis le plus grand des crimes, il a menti devant les lois (2). Les dogmes de la religion civile doivent étre simples, en petit I10mbl'€, éI1OI1CéS aV€C pI`éClSl0I1, Sans €•XpllCatl0I'1S sur les actions, et qui ne tendent point a transgresser les lois, chacun n’a la-dessus que son iugement pour maitre, et nul n’a ni droit ni intérét de prescrire A d‘autres sa facon de penser. R. 4• Lettre de Ia Montague. — On ne peut pas dire, non plus, que j’attaque la morale dans un livre ou i’établis de tout mon pouvoir la préfé- rence du bien général sur le bien particulier, et ou ie rapporte nos devoirs envers les hommes a nos devoirs envers Dieu, seul principe sur lequel la morale puisse étre fondée, pour étre réelle et passer l’apparence. On ne peut pas dire que ce livre tende en aucune sorte a troubler le culte établi ni l‘ordre public, puisque au contraire j’y insiste sur le respect qu’on doit aux formes établies, sur Pobéissance aux lois en toute chose, mémc en matiére de religion. R. Emile, liv. IV. — En attendant de plus grandes lumiéres, gardons l’ordre public; dans tout pays respectons les lois, ne troublons point le culte qu’elles prescrivent: nc portons point les citoyens in la désobéissance; car nous ne savons point certainement si c’est un bien pour eux de quitter leurs opinions pour d’autres, et nous savons tres certainement que c’est un mal de désobéir aux lois. Dmznor, Diet. encyclopédique (article Législateur). —Si le législateur fait de la religion un ressort principal de l’Etat, il donne nécessairement trop de crédit aux prétres, qui prendront bientot de l’ambition... rien ne peut l’assurer qu’il sera toujours le maitre; cette raison suflit pour qu’il rende les lois principales soient constitutives, soient civiles, et leur exécution indé- pendante du culte et des dogmes religieux; mais il doit respecter, aimer la religion et la faire aimer et respecter. (i) Honnas, De Cive, chap. xw. — Les hommes sont de cette nature que chacun nomme bien ce qu‘il désirerait qu’on lui fit, et mal ce qu’il voudrait éviter. Comment dira-t-on que celui-la péche qui nie Pexistence ou la provi- dence de Dieu ou qui vomit contre lui quelque autre blaspheme; car il alléguera qu’il n’a jamais soumis sa volonté in celle de Dieu duquel méme il n’a pas cru l’existence... L’athée n'est pas puni en qualité de sujet; parce qu’il n’a pas observé les lois, mais comme un ennemi qui n’a voulu les recevoir, c’est-a-dire il est puni par le droit de la guerre, comme les géants le furent autrefois dans le passé lorsqu’ils voulurent monter au ciel et s’en prendre aux dieux. (2) R. 5• Lettre de la Montague. — La religion ne peut jamais faire partie de la législation qu’en ce qui concerne les actions des hommes. La loi l