Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/389

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. ` ( 3:6 DU CONTRAT SOCIAL. plus exactes que l’on n’a fait jusqu’ici. Que le lecteur songe seulement qu’il s’agit moins ici d’histoire et des faits, que de droit et de justice, et (1) que je veux examiner les choses par leur nature plutot que par nos préjugés. De la premiere société formée s’ensuit nécessairement la formation de toutes les autres. Il faut (2) en faire partie ou s’unir pour lui résis· ter, 1’imiter (3) ou se laisser engloutir par elle. Ainsi, toute la face de la terre est changée; partout la nature a ` disparu; partout l’art humain a pris sa place;(4)l’indépendance et la liberté naturelle ont fait place aux lois et a l’esclavage; il n’existe plus _ I d’étre libre, le philosophe cherche un homme et n’en trouve plus. i Mais c’est en vain qu’on pense anéantir la nature, elle renait et se montre oi1l’on s`attendait le moins. L’indépendance qu’on 6te aux I hommes se réfugie dans les sociétés, et ces grands corps livrés at leurs propres impulsions produisent des chocs plus terribles at proportion I que leurs masses 1’emportent sur celles des individus. Mais, dira-t-on, chacun de ces corps ayant une assiette aussi so- 1ide(S), comment est-il possible qu’ils viennent jamais a s’entre·heur- ter? Leur propre constitution ne devrait·elle pas les maintenir entre eux dans une paix éternelle? Sont-ils obligés comme les hommes d’a1ler chercher au dehors de quoi pourvoir a leurs besoins; n’ont-ils pas en eux—mémes tout ce qui est nécessaire a leur conservation? La concurrence et les échanges méme sont-ils une source de discorde inévitable et dans tous les pays du monde, les habitants n’ont-ils pas existé avant le commerce; preuve invincible qu’ils y pouvaient sub- _ sister sans lui. Fin du chapitre : Il n’y a pas de guerre entre les hommes, il n’y l en a qu’entre les Etats. FRAGMENTS DIVERS I ax·ra.u·rs ¤’uN mmuscarr me NEUCHATEL (N° 7840 du Catalogue) I Grace a Dieu on ne voit plus rien de pareil parmi les Européens. On aurait horreur d’un prince qui ferait massacrer les prisonniers. On s’indigne méme contre ceux qui les traitent mal, et les maximes abominables qui font frémir la raison et révolter l’humanité ne sont plus connues que des jurisconsultes qui en fonttranquillement la base de leurs systémes politiques et qui au lieu de nous montrer l’autorité (1) Que je sfentreprcnds point de dire, Jexpliquer. (2) Il ne rest: d’autre parti. (3) Pour évfter d’étre. (4) Le philosophe cherche l’homme el nc Ie trouve plus. I (5) Pcuvent-ils. (