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Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/393

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320 DU CONTRAT SOCIAL. gers a la vie des hommes que dans l’état de nature, et que cela va souvent au point que les particuliers se soucient fort peu des événe· ments de la guerre publique. On prend les armes pour disputer de puissance, de richesses ou de consideration, et le suiet de la que- relle se trouve eniin si éloigné de la personne des citoyens qu’il ne vaut ni mieux ni plus mal d’étre vainqueurs ou vaincus; il serait bien étrange qu’une guerre ainsi constituée ait rapport é leur vie. On tue pour vaincre, mais il n’y a point d’homme si féroce qu'i1 cherche A vaincre pour tuer. Passage écrit au crayon. — Plusieurs sans doute aimeraient mieux n’étre pas que d’étre esclaves; mais, comme l’acte de mourir est rude, ils aiment mieux étre esclaves que d’étre tués et, charges de fers, ils existent malgré eux.