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Page:Rousseau - La Monongahéla, 1890.djvu/229

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La Monongahéla

— Moi également, fit le capitaine Dumas.

— Messieurs, reprit le commandant, vous êtes tous ici capables et dignes de commander les braves qui iront demain arrêter la marche de l’ennemi. Comme il ne peut cependant y avoir qu’un seul chef, je crois réunir tous les suffrages en chargeant M. de Beaujeu des préparatifs de l’expédition et en le mettant à votre tête pour vous conduire au champ d’honneur.

Des applaudissements unanimes saluèrent ces paroles du commandant.

— Et maintenant, messieurs, ajouta celui-ci, je vous donne congé afin que vous preniez le repos qui vous est nécessaire.

À huit, heures, le lendemain matin, M. de Beaujeu sortait du fort à la tête de deux cinquante Français et de six cent cinquante sauvages. L’histoire rapporte que la plupart de ces braves, de Beaujeu le premier, s’étaient préparés à la mort avant de partir en s’approchant de la sainte communion.

À midi, à trois lieues du fort, le détachement était en présence des Anglais.[1]

  1. La liste suivante des officiers présents à la bataille ne pourra qu’intéresser le lecteur canadien :

    De Beaujeu, commandant ; capitaines, Dumas et de Ligneris ; lieutenants, de Courtemanche, le Borgne, Montigny, Carqueville ; enseignes, Chevalier de Longueuil, la Pérade, Bailleul, de Corbière, chevalier de Céloron ; cadets, Courtemanche, Beaulac,