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Page:Rousseau - La Monongahéla, 1890.djvu/51

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La Monongahéla

dante, l’écume à la bouche, qui se dirigeait en trottinant de son côté. Elle poussa un cri de terreur et prit sa course.

C’est ce cri que les deux jeunes gens avaient entendu.

Irène n’avait pas plus qu’un arpent à parcourir pour atteindre la ferme ; mais embarrassée par le fardeau qu’elle avait dans les bras, elle n’avançait qu’avec la plus grande difficulté. Le chien allait infailliblement l’atteindre et se jeter sur elle, quand Nicolas de Neuville s’aperçut du danger et le comprit. Il prit sa course en diagonale pour voler bravement à son secours.

Tout en précipitant sa marche, le jeune homme s’empara d’une pioche qu’il trouva dans un sillon, et au moment où la bête enragée prenait son dernier élan, il lui assénait sur la nuque un coup de son arme improvisée qui l’abattit.

Nicolas y allait de si grand cœur que la pioche, s’échappant de ses mains, dans son élan il trébucha et vint se frapper la tête sur une borne du chemin. Quand Daniel, qui s’était précipité à la rescousse de son ami, arriva sur les lieux, Nicolas reposait insensible à côté de sa victime et le sang s’échappait d’une entaille qu’il s’était faite dans sa chute au-dessus du front.

Une fois le danger passé, les garçons de la ferme s’empressèrent d’accourir, et tandis que les uns, de