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Page:Rousseau - Le château de Beaumanoir, 1886.djvu/116

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— À minuit, vous saurez… tout ce qu’il sera possible à Claire de vous faire connaître.

— Mais je veux aussi parler à son père… Le désabuser…

— Impossible, ce soir, sans compromettre Claire, sans me perdre moi-même.

— Je saurai bien me faire entendre.

— Vous ne pourrez pas même vous faire ouvrir, et Claire elle-même ne vous recevrait pas puisque vous ne l’aimez point assez pour lui obéir dans cette circonstance suprême.

— Mais, au moins, me jurez-vous que je la verrai à minuit ?

— Sur mon salut, je vous le jure. Et maintenant, laissez-moi me retirer. Quand vous viendrez tantôt, frappez trois coups dans la porte avec le pommeau de votre épée. À ce signal, je vous ouvrirai.

— Je vais souffrir mille morts d’ici-là !

— Croyez-vous que Claire elle-même ne souffre pas, peut-être plus que vous, puisqu’elle se condamne à vivre avec un homme qu’elle hait ?

— Ah !

— Assez causé, je pars.

Louis appela un soldat du guet auquel il