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Page:Rousseau - Le château de Beaumanoir, 1886.djvu/79

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— Oui, mon père, répondit la jeune fille d’un ton résolu.

— Pourquoi ?

— Parce que je crois de n’être pas heureuse en devenant sa femme.

— Cependant, Bigot a de belles et brillantes qualités. D’abord il n’est pas vieux.

— Mon père, je ne parle pas de son âge.

— Il est fort bien élevé, riche, instruit, savant, distingué même…

— Je le reconnais.

— Il est bien plutôt que mal.

— Je le trouve très-bien, mon père.

— Il a une position aussi belle qu’une femme puisse rêver dans ta situation.

— Plus belle même.

— Il se montre aimable, empressé, galant auprès de toi.

— Oui, mon père.

— Enfin il t’aime, il t’adore.

— C’est possible.

— Alors pourquoi donc le repousser ?

— Mon père, en faisant ce que je fais, je suis