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Page:Rousseau - Le château de Beaumanoir, 1886.djvu/84

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changée, et cette place de juge vous ne faites que de l’exercer. Donc, si privation il doit y avoir, cette privation ne sera pas grande, vous l’avouerez.

— Alors tu seras donc…bien malheureuse ? demanda M. de Godefroy à demi convaincu.

— J’ai foi en mes pressentiments.

— Mais il faut réfléchir.

— J’ai réfléchi, mon père.

— Mais…mais…quel motif donner à l’intendant ?

— Que je ne veux pas me marier.

— Ce n’en est pas un.

— Cependant…

— Non, non, c’est impossible…

— Voulez-vous que je lui parle moi-même ?

— Ce ne serait pas convenable. Mon Dieu ! que faire ?

— Ce qui est convenu, mon père.

— À moins, dit Dorothée qui entrait en ce moment avec un sans-gêne que son entier dévouement lui faisait pardonner, que vous ne s vouliez prendre la responsabilité du malheur que redoute Claire. Que diriez-vous si votre fille était un jour malheureuse ?