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Les Exploits d’Iberville

vaisseaux de ligne, comprenant une force considérable, nous barre le passage au nord et nous laissent pris entre deux feux. La mort, une mort presque certaine nous attend. Nous allons accepter le combat ! »

Après avoir hésité quelques instants, le commandant reprit :

« Nous ferons notre devoir en Français, en Canadiens.

« Priez pour les morts ! Nous nous confions à la Providence, sans croire qu’il soit humainement possible de n’être point écrasés par le nombre : dix contre un ! »

« (Signé) Pierre Lemoyne d’Iberville,
« Capitaine du Pélican. »


Sur un signe, Urbain et Cacatoès s’approchèrent de la table et apposèrent leur signature.

Toujours au milieu du silence, d’Iberville enferma cette pièce dans une bouteille, la boucha et la cacheta à ses armes, ouvrit un hublot et la lança dans la mer.

— Maintenant, remontez sur le pont, fit-il en s’adressant au jeune officier, veillez aux manœuvres et observez la marche de l’ennemi, je vous rejoindrai tout à l’heure.

— Attendez, reprit-il comme Urbain allait mettre la main sur le bouton de la porte. Donnez-moi la