D’Iberville l’observa quelques instants en silence, puis s’approchant tout près et le regardant dans les yeux
— Tu pleures, toi, vieux caïman ? dit-il au matelot,
— C’est pas vrai, mon commandant… c’est-à-dire, pardon, excuse… c’est… Ah cré mille millions de n’importe quoi !… s’ils n’étaient que deux…
Et le vieux contre-maître lança un furieux coup de poing sur son bonnet qui prit les formes les plus fantastiques.
— Tu l’aimes donc ton lieutenant ? reprit d’Iberville.
— Comme le nœud aime la garcette, mon commandant.
— Eh bien ! tu vas me jurer que si je suis tué, tu veilleras sur ce jeune homme.
— Oui, mon commandant.
— Et que, moi tué… Bah ! continua-t-il, à quoi bon ! Prisonnier des Anglais… la captivité, les souffrances de toutes sortes en perspective… mieux vaut boire ensemble à la grande tasse.
— Cré nom de nom d’un nom ! maudits anglais de malheur ! et dire qu’ils sont trois……
— Écoute, vieux ! dit tout-à-coup d’Iberville en s’arrêtant. Tout à l’heure, devant Urbain, je n’ai pas lu en entier le document que je viens de jeter à