Page:Rousseau - Philosophie, 1823.djvu/140

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Je ne dois point passer ici sous silence une objection considérable qui m’a déjà été faite par un philosophe[1]. « N’est-ce point, me dit-on ici, au climat, au tempérament, au manque d’occasion, au défaut d’objet, à l’économie du gouvernement, aux coutumes, aux lois, à toute autre cause qu’aux sciences, qu’on doit attribuer cette différence qu’on remarque quelquefois dans les mœurs en différents pays et en différents temps ? »

Cette question renferme de grandes vues, et demanderait des éclaircissements trop étendus pour convenir à cet écrit. D’ailleurs, il s’agirait d’examiner les relations très-cachées, mais très-réelles, qui se trouvent entre la nature du gouvernement et le génie, les mœurs et les connaissances des citoyens ; et ceci me jetterait dans des discussions délicates, qui me pourraient mener trop loin. De plus, il me serait bien difficile de parler de gouvernement, sans donner trop beau jeu à mon adversaire ; et, tout bien pesé, ce sont des recherches bonnes à faire à Genève, et dans d’autres circonstances.

Je passe à une accusation bien plus grave que l’objection précédente. Je la transcrirai dans ses propres termes ; car il est important de la mettre fidèlement sous les yeux du lecteur.

« Plus le chrétien examine l’authenticité de ses titres, plus il se rassure dans la possession de sa croyance ; plus il étudie la révélation, plus il se fortifie dans la foi. C’est dans les divines Écritures qu’il en découvre l’origine et l’excellence. ; c’est

  1. Préface de l’Encyclopédie.