Page:Rousseau - Philosophie, 1823.djvu/174

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que nous aurions trouvé les meilleures méthodes, la plupart de nos travaux seraient encore aussi ridicules que ceux d’un homme qui, bien sûr de suivre exactement la ligne d’aplomb, voudrait mener un puits jusqu’au centre de la terre.

3° Il ne faut point nous faire tant de peur de la vie purement animale, ni la considérer comme le pire état où nous puissions tomber, car il vaudrait encore mieux ressembler à une brebis qu’à un mauvais ange.

4° La Grèce fut redevable de ses mœurs et de ses lois à des philosophes et à des législateurs. Je le veux. J’ai déjà dit cent fois qu’il est bon qu’il y ait des philosophes, pourvu que le peuple ne se mêle pas de l’être.

5° N’osant avancer que Sparte n’avait pas de bonnes lois, on blâme les lois de Sparte d’avoir eu de grands défauts : de sorte que, pour rétorquer les reproches que je fais aux peuples savants d’avoir toujours été corrompus, on reproche aux peuples ignorants de n’avoir pas atteint la perfection.

6° Le progrès des lettres est toujours en proportion avec la grandeur des empires. Soit. Je vois qu’on me parle toujours de fortune et de grandeur. Je parlais, moi, de mœurs et de vertu.

7° Nos mœurs sont les meilleures que de méchants hommes comme nous puissent avoir ; cela peut être. Nous avons proscrit plusieurs vices ; je n’en disconviens pas. Je n’accuse point les hommes de ce siècle d’avoir tous les vices ; ils n’ont que ceux