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LETTRE

DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU,

sur une nouvelle réfutation de son discours, par un académicien de dijon[1].



Je viens, monsieur, de voir une brochure intitulée, Discours qui a remporté le prix à l’Académie de Dijon en 1750, etc., accompagné de la réfutation de ce discours, par un académicien de Dijon qui lui a refusé son suffrage ; et je pensais, en parcourant cet écrit, qu’au lieu de s’abaisser jusqu’à être l’éditeur de mon Discours, l’académicien qui lui refusa son suffrage aurait bien dû publier l’ouvrage auquel il l’avait accordé : c’eût été une très-bonne manière de réfuter le mien.

Voilà donc un de mes juges qui ne dédaigne pas de devenir un de mes adversaires, et qui trouve très-mauvais que ses collègues m’aient honoré du prix : j’avoue que j’en ai été fort étonné moi-même ; j’avais tâché de le mériter, mais je n’avais rien fait pour l’obtenir. D’ailleurs, quoique je susse que les académies n’adoptent point les sentiments des au-

  1. L’ouvrage auquel répond Jean-Jacques est une brochure in-8o en deux colonnes, imprimée en 1751, et contenant 132 pages. Dans l’une de ces colonnes est le discours, dans l’autre la réfutation. On y a joint des notes critiques, et une réplique à la Réponse faite par Rousseau à M. Gautier, réponse qui n’est autre chose que la lettre à Grimm.