pable d’écrire de cette manière ; mais je crois qu’il peut m’en remercier.
Il n’y aurait guère moyen, non plus, à moins que de vouloir être aussi diffus que l’auteur, de répondre à la nombreuse collection des passages latins, des vers de La Fontaine, de Boileau, de Molière, de Voiture, de Regnard, de M. Gresset, ni à l’histoire de Nemrod, ni à celle des paysans picards ; car que peut-on dire à un philosophe qui nous assure qu’il veut du mal aux ignorants parce que son fermier de Picardie, qui n’est pas un docteur, le paie exactement, à la vérité, mais ne lui donne pas assez d’argent de sa terre ? L’auteur est si occupé de ses terres qu’il me parle de la mienne. Une terre à moi ! la terre de Jean-Jacques Rousseau ! En vérité je lui conseille de me calomnier[1] plus adroitement.
Si j’avais à répondre à quelque partie de la Réfutation, ce serait aux personnalités dont cette critique est remplie ; mais comme elles ne font rien à la question, je ne m’écarterai point de la constante maxime que j’ai toujours suivie de me renfermer dans le sujet que je traite, sans y mêler rien de personnel : le véritable respect qu’on doit au public est de lui épargner, non de tristes vérités qui peuvent lui être utiles, mais bien toutes les petites
- ↑ Si l’auteur me fait l’honneur de réfuter cette lettre, il ne faut pas douter qu’il ne me prouve dans une belle et docte démonstration, soutenue de très-graves autorités, que ce n’est point un crime d’avoir une terre. En effet, il se peut que ce n’en soit pas un pour d’autres, mais c’en serait un pour moi.