Page:Roussel - Idées religieuses et sociales de l’Inde ancienne.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Yâjñasenî, avant de prendre son repas, s’inquiétait de savoir si tous les autres avaient mangé ou non, jusqu’aux estropiés et aux nains »[1].

Ainsi, ces misérables à qui nul ne songeait : les infirmes, les contredits, rebut de tout le monde, la pieuse Draupadî s’informait de leurs besoins avec une sollicitude infatigable ; nul n’échappait à sa tendresse de mère.

Nous terminerons ce que nous avons à dire de la femme et de la famille, d’après le Sabhâ-Parvan, par un trait qui rappelle le lévirat hébraïque. Bhîṣma, nous l’avons vu plus haut, s’était voué au célibat. Çiçupâla lui reprochait, un jour, de n’avoir point donné de tils à son frère Vicitravîrya, en épousant ses deux veuves, Ambikâ et Ambâlikâ, les filles du roi de Kâçi[2] et d’avoir laissé ce soin à des étrangers[3].

Il estimait qu’il avait, en cela, manqué à un impérieux devoir et qu’il ne lui convenait guère d’afficher des airs vertueux, comme il le faisait.

Le Sabhâ ne nous apprend rien de particulier par ailleurs sur la famille.


III.

RELATIONS DE L’HOMME AVEC LA DIVINITÉ.

I. Bonnes œuvres.

Au premier rang des bonnes œuvres on doit compter la science. Le poète, racontant l’arrivée de Nârada, le Ṛṣi divin, dans la Sabhâ, c’est-à-dire dans l’assemblée des Pâṇḍavas et des Gandharvas, décrit longuement les connaissances aussi variées que profondes de ce sage[4].

  1. LII, 48.
  2. Cf. Bhâg. Pur. 9, XXII, 20.
  3. XLI, 24.
  4. V.