Page:Roussel - Idées religieuses et sociales de l’Inde ancienne.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

point fait de vœux, suivant l'expression du poète[1]. C'est que la présence d’un seul homme disqualifié, d’un impur, eût suffi pour empêcher l’effet du sacrifice.

Au cours du Râjasûya de Yudhiṣṭhira. Kṛṣṇa fut proposé aux hommages de tous, ou mieux à leur adoration, à leur culte. Élevant la voix en pleine assemblée, Nârada s’écria :

« Ceux qui refusent d’honorer Kṛṣṇa aux yeux semblables à des feuilles de lotus, sont des morts-vivants ; personne ne doit leur parler »[2].

Cette adoration de Kṛṣṇa, c’est-à-dire de Viṣṇu devait compléter et clore la cérémonie, Sahadeva, l’un des Pâṇḍavas, le frère jumeau de Nakula, rendit le premier à Bhagavat les honneurs requis. Mais Sunîtha[3] furieux, protesta, et les rois qui le considéraient comme leur chef résolurent d’interrompre la cérémonie. Tous s’écrièrent qu’ils s’opposaient au sacre de Yudhiṣṭhira et à l’adoration de Vâsudeva[4]. Une terrible querelle s’éleva. Kṛṣṇa y mit fin en coupant la tête au blasphémateur, à Çiçupâla, le fils de Damaghoṣa. Le Râjasûya dès lors se continua paisiblement, sous les auspices du vainqueur.

« Janârdana, le puissant et bienheureux Çauri[5], armé de (l’arc) Çârṇga, du disque et de la massue[6] protégea le grand sacrifice du Râjasûya jusqu’à son complet achèvement »[7].

Yudhiṣṭhira fut proclamé monarque universel et la

  1. XXXVI, 8 et 9.
  2. XXXIX, 9.
  3. Surnom de Çiçupâla.
  4. Id. 15.
  5. Surnoms de Kṛṣṇa.
  6. C’étaient ses insignes.
  7. XLV, 39.