Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/202

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le frère et la sœur, qui cheminaient assez vite dans la clarté toujours grandissante.

Après être sortie de la ville, Louise continua encore un instant, puis, séduite par certaines combinaisons de tons, s’arrêta juste à l’endroit d’où nous avions, la veille, contemplé le feu d’artifice.

L’aurore, éclairant par derrière les magnifiques arbres du Béhuliphruen, produisait des jeux de lumière curieux et inattendus.

Talou choisit lui-même un emplacement favorable au captivant essai promis, et Louise, ouvrant le sac apporté par son frère, déballa un objet plié, qui, une fois redressé dans sa position ordinaire, formait un chevalet rigoureusement vertical.

Une toile neuve, bien tendue sur son cadre intérieur, fut posée à mi-hauteur du chevalet et maintenue solidement par un crampon à vis que Louise abaissa jusqu’au niveau demandé. Ensuite la jeune femme, avec grand soin, prit, dans une boîte préservatrice de tout contact, une palette préparée d’avance, qui vint s’adapter exactement à certaine armature de métal fixée au côté droit du chevalet. Les couleurs, par tas bien isolés, étaient rangées en demi-cercle avec une précision géométrique sur la région supérieure de la mince feuille de bois, qui, ainsi que la toile à remplir, faisait face au Béhuliphruen.

Le sac, en outre, contenait un support articulé