Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/279

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de Dédale, consacra une partie de son gain à la location et à l’ameublement d’une séduisante retraite, où il put recevoir sa maîtresse sans crainte des importuns ; avec le restant de la somme il voulut offrir un présent à Flore et choisit, chez le premier bijoutier de la ville, une châtelaine d’argent à laquelle pendait une ravissante montre finement ciselée.

Flore poussa un cri de joie en acceptant ce charmant souvenir, qu’elle épingla vite à sa ceinture ; il fut convenu que, vis-à-vis de Lécurou, elle se serait soi-disant payé elle-même cette fantaisie.

Cependant, en dépit de la constellation du Cancer, l’aventure devait avoir un dénoûment tragique.

Lécurou avait remarqué certaines bizarreries dans les allures de Flore, qu’il suivit un jour jusqu’à l’appartement loué par Velbar. Embusqué au coin d’une rue, il attendit deux longues heures et vit enfin sortir les deux amants, qui se séparèrent tendrement au bout de quelques pas.

Dès le lendemain, Lécurou cessait toutes relations avec Flore et vouait une haine mortelle à Velbar, qu’il se mit à persécuter cruellement.

Sans cesse il épiait son rival pour le prendre en faute, lui infligeant avec acharnement les punitions les plus dures et les plus injustes. Rentrant le pouce de sa main droite levée, il avait