Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/369

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que le succès et se voyait d’avance possesseur de plusieurs cylindres précieux qui, par leur éclat même joint à l’intérêt de la provenance, déchaîneraient maints propos tout en parant à souhait sa couchette déjà si richement garnie d’animaux bizarres.

S’étant pourvu d’une nouvelle fleur violette, Fogar s’affala sur la berge du Tez puis attendit le sommeil léthargique.

Parvenu au curieux état de demi-conscience favorable à ses desseins, il se roula vers la rive et disparut dans les profondeurs du fleuve à l’endroit même où Bachkou avait découvert son lingot.

Agenouillé sur le fond, Fogar fouilla le sable avec ses doigts et, après de patientes recherches, trouva trois brillants cylindres d’or qui, charriés sans doute depuis de lointaines régions, avaient acquis par le frottement un poli net et parfait.

Le jeune homme venait de se relever, prêt à regagner la surface des eaux, quand soudain il s’arrêta, cloué à sa place par la surprise.

Une plante énorme, de couleur blanchâtre, largement épanouie sur toute sa hauteur, se dressait verticalement auprès de lui comme un roseau géant.

Or, sur l’écran ainsi déployé, Fogar se voyait lui-même agenouillé dans le sable et le corps penché en avant.

Bientôt l’image se transforma, évoquant le