Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/68

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de fil métallique, pareillement gris, servant au solide amarrage des précieux disques, formaient en plein milieu, sur chaque fine plaque rectangulaire, un fouillis de multiples croisements terminés par un gros point d’arrêt dû aux doigts exercés de quelque habile ouvrière.

Bex enfonça dans le sable la base légèrement coupante de la patience, qui, plantée verticalement contre la Bourse, présenta de face l’envers des boutons à la scène des Incomparables.

Après quelques pas accomplis loin de notre vue, il reparut portant sous chacun de ses bras cinq longs cylindres encombrants, faits de ce même métal gris dont la patience offrait déjà un vaste échantillon.

Il traversa toute l’esplanade pour déposer sa charge pesante devant le théâtre rouge.

Chaque cylindre, montrant à l’un de ses bouts un capuchon métallique solidement enfoncé, ressemblait à quelque immense crayon pourvu du banal protège-mine.

Bex, entassant tout le stock sur le sol, composa une figure ingénieuse, d’une régularité géométrique.

Quatre crayons monstres, allongés côte à côte sur le sable même, fournissaient la base de l’édifice. Une seconde rangée, superposée à la première, comprenait trois crayons couchés dans les minces fossés dus à la forme arrondie de leurs