Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/303

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De haut en bas au verre épais, verdâtre ; il semble
Que des autres chevaux de bois, tout pareils, font
Une ronde dedans, filant très vite, et vont
Dans la direction contraire, à la rencontre
Des vrais. Toutes les fois que l’orgue se remontre
Au tournant, son tapage alors devient plus fort ;
Il va très vite là ; parfois sur un accord
Brusque et sec il se tait pendant une seconde
Et reprend aussitôt son air. Beaucoup de monde
Les regarde tourner en s’arrêtant en bas.
L’enfant debout sur ses étriers ne veut pas
Se rasseoir. Une femme a ses doigts sur sa tempe.
En l’air, on peut des yeux suivre une seule lampe
Dans sa course, en voulant la séparer du rond
Lumineux que produit par son tournoiement prompt
L’ensemble continu, tourbillonnant, de toutes,
Ininterrompu presque. On peut avoir des doutes
Rapides sur le sens des vrais chevaux de bois
En regardant longtemps dans les glaces, parfois.
Un homme tenant bien fort sa bride se penche