Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/121

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Et fait dans une peau récalcitrante et dure
Qui ne s’est assouplie un peu que par l’usure ;
Des plis se sont formés, profonds, accentués
Sur les emplacements les plus habitués
À se casser, à se tordre ; un bouton unique,
Autrefois résistant, difficile, énergique,
Est déjà sur le point de partir et ne met
Qu’une contrainte fort légère à son poignet ;
La boutonnière lâche et paresseuse serre
Très médiocrement et ne comprime guère ;
Son pouvoir ancien, insuffisant, usé,
Laisse tout détendu, tranquille et reposé ;
C’est en employant trois doigts que l’homme tortille
Le bout de sa moustache. Une très jeune fille
A ses cheveux foncés, pleins de reflets et beaux
Encore, comme les fillettes dans le dos ;
Ils descendent en deux nattes noires fournies
Formant deux courbes bien pareilles réunies
Par un même ruban unique dans le bas ;
Pleine de confiance, elle donne le bras