Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/54

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Tout son poignet ; un fin bracelet est venu
Glisser jusque-là ; c’est un bracelet de femme,
Témoignage de quelque impérissable flamme,
Relique n’ayant pas de prix, gage d’amour
Donné pour qu’on le porte à jamais, nuit et jour ;
Le bracelet est fait d’une fragile chaîne ;
Des perles de grosseur suffisante et moyenne
L’ornent, séduisant l’œil par leur bel orient
Et leur égalité ; le même point brillant
Étincelle, de loin en loin, sur chaque perle.





Devant eux, plus à gauche, une vague déferle
Et recouvre les pas aux trois quarts effacés
De deux enfants jouant ensemble, déchaussés,
Sur la surface du sable enfonçant, humide ;
L’empreinte de leurs pieds nus n’est guère solide