Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/387

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le pied sans séparation possible. L’or exerçait sur la masse d’eau une invincible et mystérieuse attraction.

Convaincus dès lors que, par décret des dieux, Cyrus, n’ayant pu boire l’eau du Choaspes, ne devait pas posséder leur sol, les Mèdes, enhardis, esquissèrent un mouvement de révolte. Ce fut à grand’peine que les soldats perses rangés autour du trône protégèrent Cyrus contre les attaques de la multitude.

Fâcheusement impressionné par l’événement, le conquérant partit le lendemain vers d’autres contrées, laissant en Médie une forte garnison apte à maîtriser la rébellion naissante.

Et jamais, dans la suite, Cyrus ne parvint à soumettre entièrement les Mèdes, qui, regardant chaque jour avec confiance, vu l’incident de la coupe, leur délivrance comme prochaine, travaillaient sourdement sans relâche à secouer le joug des Perses.

Hérodote présente le fait comme une légende. Mais, suivant Canterel, rien, au point de vue scientifique, ne s’opposait à ce qu’un or géologiquement doté de tels éléments chimiques spé-