Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/388

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ciaux exerçât sur une masse liquide un sérieux pouvoir attractif. Considérant donc l’aventure comme plausible, toujours le maître avait nourri le projet — hasardeux certes, mais défendable — de faire chercher dans les plus secrets replis de la fameuse mine quelque second lingot ravisseur d’eau.

Il avait un jour exposé son plan à l’archéologue Derocquigny, prêt à partir pour entreprendre une série de fouilles non loin du mont Elvend, qui n’est autre que l’ancien Arouastou.

Enthousiasmé par l’idée, Derocquigny, une fois sur les lieux, creusa le sol juste à l’endroit — nettement déterminé par Hérodote — d’où les gens de Cyrus avaient extirpé leur bloc massif.

Après de longs et actifs sondages, l’archéologue trouva une lourde pépite qui, donnant raison à Canterel, auquel il s’empressa de l’expédier, attirait l’eau avec force.

Le maître, essayant de secouer vigoureusement le précieux spécimen au sortir d’une bassine pleine, vit la masse d’eau captée se projeter au loin en tous sens puis revenir fidèlement à l’or qui la subjuguait.