avec un délai toutefois de cinq années, reportant à 1868 le début des hostilités générales.
Le premier coup de canon tiré par le prince de Nagato, à l’époque même où se terminaient ces conseils, venait corroborer cette conjecture. L’un des Daïmios les plus puissants du Japon n’avait pas craint de devancer à lui seul le terme fixé pour l’appel aux armes, et d’interdire d’une façon brutale l’approche de ses côtes à nos vaisseaux. La chronique publique ajoutait, il est vrai, d’autres détails. Le prince de Nagato, en faisant feu de ses batteries de Simonoseki, n’avait pas eu seulement pour but la fermeture des détroits de la mer Intérieure. Tout en se mettant de la sorte à la tête du parti réactionnaire, il accusait ouvertement le Taïcoun de trahison ou d’impuissance à exécuter les ordres du Mikado ; par ses discours, en un mot, comme par l’emploi de la vigueur, il cherchait à faire proclamer sa déchéance pour prendre en ses propres mains l’épée de généralissime. Ses ancêtres avaient autrefois possédé une grande partie du Japon ; mais, à la suite de guerres malheureuses contre les Taïcouns et leurs aillés, ils avaient perdu successivement la presque totalité de leur territoire, réduit aux deux provinces que possède aujourd’hui le chef de la famille[1]. Il y avait donc, dans l’adoption par
- ↑ Les princes actuels de Nagato descendent du fils cadet d’un