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Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/192

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C’est à la suite de cet incident, après avoir vu échouer successivement la persuasion et la menace, que les Japonais parurent songer à envoyer des ambassadeurs en Europe. Déjà, en 1862, pareille mesure leur avait réussi pleinement. Accueillis avec bienveillance par les cours étrangères, les ambassadeurs avaient obtenu sans difficulté l’ajournement de l’ouverture d’Osaka, Hiogo et Neegata. Ils songèrent donc, avec une confiance assez naïve dans le succès, à charger de nouveaux envoyés d’aller demander à tous les gouvernements représentés au Japon les nouvelles concessions qu’ils convoitaient et régler les difficultés pendantes.

Les recherches faites sur l’injonction des autorités françaises pour découvrir les assassins de M. Camus n’avaient rien produit de nouveau. Ces dernières attendaient donc toujours une réparation nécessaire. À cette cause de dissidence entre les deux gouvernements, il fallait ajouter l’attaque imprévue du Kien-chan par les batteries de Simonoseki. En sa qualité de chef du gouvernement du Japon, le taïcoun en était responsable. L’admission même de son innocence en cette cause était toute gratuite de notre part, et, depuis lors, la question de la réouverture du détroit n’avait pas fait un pas. Le gouvernement de Yedo, avant de solliciter des concessions, devait donner satisfaction sur ces deux griefs à la France. C’est pourquoi, sans doute, il